Les indicateurs d'inflation en Amérique suscitent l'espoir

Luc Aben
Économiste en chef

Les indicateurs d'inflation en Amérique suscitent l'espoir

04 septembre 2023
En Europe, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que l'objectif de 2 % ne soit en vue.

En bref :

  • Le marché du travail américain se refroidit, les salaires horaires moyens augmentent plus lentement.
  • L'inflation de base de la zone euro reste persistante à 5,3%.
  • La Chine réduit les taux de dépôt pour stimuler la croissance économique.

Comme ces deux derniers mois, moins de 200 000 nouveaux emplois ont été créés aux États-Unis en août. C'est ce qu'il ressort du rapport sur le marché du travail publié vendredi. Dans le même temps, la dynamique du salaire horaire moyen a faibli. Par rapport à juillet, il n'a progressé que de 0,2 % le mois dernier. Ce qui, du point de vue de l'inflation, représente une bonne nouvelle.

Plus tôt dans la semaine, des signes indiquaient que le marché du travail américain reste serré, mais qu'il se refroidit. Le nombre de nouveaux emplois vacants publiés a fortement reculé. Au plus fort de l'étroitesse du marché du travail, on comptait 1,9 emploi vacant par demandeur d'emploi. Aujourd'hui, ce chiffre est retombé à 1,5.

Poussés par ces signes de l'inflation américaine pleins d'espoir, les bourses d'actions ont encore clôturé à la hausse. Le S&P 500 a gagné 2,5 % et le Stoxx Europe 600 1,5 %.
Les investisseurs obligataires ont également salué le flux de chiffres. Tant aux États-Unis que dans la zone euro, les rendements à long terme ont diminué. Malgré le fait que l'inflation européenne a encore un long chemin à parcourir pour que l'objectif de 2 % soit en vue. Nous l'avons appris la semaine dernière, avec une inflation de base toujours à 5,3 % dans la zone euro.

La Chine s'active

En ce qui concerne les autres nouvelles des derniers jours, signalons que les choses semblent enfin bouger en Chine quant aux mesures destinées à stimuler la croissance économique.

Désormais, un acompte plus faible suffit à l'achat d'un (premier) logement et les conditions des crédits hypothécaires sont assouplies. Y compris pour les crédits en cours. Pour encourager le consommateur chinois à dépenser l'argent ainsi épargné, les banques (publiques) ont diminué le taux de dépôt.

Reste à savoir dans quelle mesure cela permettra d'inverser le marché immobilier. Dans un contexte plus large, il faut voir à quel point de telles mesures peuvent contribuer à améliorer la confiance globale des consommateurs. Celle-ci s'est effritée à mesure que le secteur immobilier chutait. Outre l'immobilier résidentiel, ce dernier représente également une affectation importante pour l'épargne et les investissements en Chine.

Autre élément qui impacte l'économie : le frein que représente le ralentissement de la croissance sur les marchés d'exportation chinois. Cela ressortira encore des chiffres d'importation et d'exportation au mois d'août.

Résilience américaine

Du côté américain, nous attendons l'important indice ISM des directeurs d'achat du secteur des services.

L'indice PMI similaire a déjà laissé entrevoir un ralentissement de l'activité de services, après celui de l'industrie. L'effet de réouverture de l'économie continue à s'estomper et l'épargne excédentaire constituée pendant la pandémie commence à s'épuiser.

D'un autre côté, le marché du travail toujours étroit soutient bien évidemment la demande intérieure. Nous avons appris la semaine dernière que les dépenses personnelles globales augmentent encore fortement. Les services peuvent largement en profiter.

En conclusion, nous pensons que le nouveau score ISM restera tout juste en zone de croissance. Et montrera une nouvelle fois que, finalement, l'économie américaine reste résiliente.

Faiblesse européenne

Nous devons faire preuve de davantage de prudence face à l'économie de la zone euro. L'inflation (de base) résiste, la croissance stagne et les indicateurs de sentiment, tant des consommateurs que des producteurs, restent faibles. En outre, le ralentissement causé par la hausse des taux va continuer à se diffuser. Le faible taux de chômage représente toutefois une lueur d'espoir.

Malgré cela, le tableau de la faible consommation et du recul des ventes de détail ne devrait guère varier. Il ne faut pas attendre non plus de la part du consommateur un impact accélérateur de la croissance. Nous recevrons après-demain les ventes de détail pour le mois de juillet.

 

Publications macroéconomiques importantes 

Du 04 septembre au 08 septembre

Jour de publication

Région

Publication de

Période

Consensus

Mercredi

Chine

Caixin Services PMI

Août

54,0

Mercredi

Zone euro

Ventes de détail MoM

Juil.

-0,3%

 

États-Unis

ISM-services

Août

52,6

Jeudi

Chine

Exportations YoY

Août

-9,8%

 

 

Importations YoY

Août

-8,8%

Luc Aben
Économiste en chef
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